Intro
Vous venez tout juste d’acquérir un lombricomposteur flambant neuf et trépignez d’impatience à l’idée d’y voir grouiller tout un tas de petits vers ? Il est temps de pendre la route du lombricompostage. Une bien belle aventure en perspective… Mais attention, tous les chemins ne sont pas bons à emprunter !
Le lombricompostage peut se révéler des plus simples, mais uniquement à la condition de connaître dès le début les pièges à éviter. Suivez le guide GreenPerium pour ne rien manquer des bonnes pratiques !
L’assemblage
Sachez tout d’abord que le lombricomposteur Greenperium se construit en toute simplicité et sans outils. Suivez pour cela les étapes suivantes :
- Posez le socle en premier. La partie la plus fine se place à l’avant.
- Emboitez sur le socle le récupérateur incliné. Lui aussi a une face avant : celle qui comporte un bec verseur.
- Déposez la grille dans le récupérateur, pointes vers le haut si votre modèle en possède.
- Emboitez l’un des deux plateaux sur le récupérateur. Ils sont tous deux identiques. Il n’y a aucun sens particulier à respecter.
- Placez le couvercle sur votre plateau.
- Glissez le râteau sous le bec verseur du récupérateur. Celui-ci s’aimantera automatiquement. En quelques essais, le geste vous sera naturel.
- Placez le gobelet verseur sous le râteau.
- Rangez le second plateau : vous n’en aurez besoin que dans plusieurs semaines.
- Rangez votre rampe à vers si incluse. Elle sera utilisée au même moment que le second plateau.
- Conservez à portée de main le petit tuteur sur lequel est inscrit Greenperium (article ajouté fin novembre 2023).
Bravo, votre lombricomposteur est assemblé !
Voici un petit résumé en vidéo :
Emplacement
Nous vous recommandons de trouver un emplacement confortable pour vous, mais également pour vos petits vers. Le plan de travail de la cuisine est idéal sous certaines conditions. Veillez à ce que la lumière du soleil ne touche pas directement le lombricomposteur. Une chaleur trop intense risque d’être fatale à vos nouveaux amis. Tenez donc aussi votre lombricomposteur à distance du four, du cuiseur vapeur… bref, vous avez compris l’idée !
La température ambiante est un facteur clé dans la réussite de votre lombricompostage. La valeur idéale se situe entre 15°C et 25°C. Plus froid (de 5 à 15°) ou plus chaud (entre 25 et 30°), et l’écosystème sera sérieusement ralenti. Concrètement, vos vers auront l’appétit en berne et pourraient même chercher à s’enfuir…
Evitez à tout prix de sortir de la plage de températures 0-35° : le risque serait critique pour vos vers !
Enfin, il est important de savoir que les vers n’aiment pas les vibrations ! Synonymes de présence d’un prédateur, celles-ci risquent fort de stresser vos lombrics, qui perdront de ce fait leur appétit… et leur envie de se reproduire (normal).
La litière
Dès la première installation, il vous faudra préparer la litière de votre lombricomposteur : celle-ci est, en gros, l’équivalent de votre chambre à coucher. Dans ce lieu tranquille du composteur, vos vers pourront aller se réfugier en cas de problème. La litière se trouvera au fond du bac principal du lombricomposteur.,
Pour la fabriquer :
- Découpez un carton et recouvrez le fond du plateau. 4 ou 5 feuilles de papier journal feront aussi l’affaire.
- Découpez à présent des morceaux de papier ou de carton d’environ 3cm de large (pas besoin de découper au millimètre…)
- Placez ces morceaux dans un récipient pour les imbiber d’eau.
- Essorez-les de sorte à ce qu’ils soient humides mais que l’eau ne s’en écoule plus lorsque vous les pressez.
- Recouvrez le fond du plateau avec ces morceaux sur 3-5cm de hauteur.
Bravo, votre litière est prête !
Les premiers déchets
Après tout cela, on pourrait croire qu’il faut ensuite placer directement les vers dans le lombricomposteur… Sachez que cela est possible, mais pas idéal !
Imaginez-vous en effet arriver chez des amis pour dîner. Vous vous attendez à siroter un petit verre de rosé sur la terrasse et à sentir l’odeur d’un bon boeuf bourguignon qui mijote dans la cuisine… seulement vous apprenez que rien n’est prêt ! Si vous voulez manger, il va vous falloir déraciner les carottes du potager et presser votre raisin vous-même. Plutôt décevant, non ? Il en va de même pour les vers. Ceux-ci ont besoin d’un écosystème riche pour être prêts à manger. Ils ne s’attaqueront pas directement aux fruits et légumes : ces derniers devront d’abord avoir entamé leur processus de décomposition. C’est seulement là qu’ils deviendront culinairement intéressants !
Ce travail de décomposition, ce sera à vous de le préparer. Pour cela, rien de plus simple ! Quelques bactéries, moisissures et acariens se chargeront d’accélérer les choses. Il vous suffira de placer une poignée de fruits ou de légumes dans le lombricomposteur quelques jours avant l’arrivée de vos invités roses.
Recouvrez ensuite le tout avec du carton ou papier, suffisamment pour qu’ils ne soient plus du tout visibles. Cette démarche vous prémunira contre tout problème de moucherons.
Les premiers vers
Le grand moment est (enfin) arrivé ! 3 à 7 jours idéalement après avoir déposé vos premiers déchets, vous pouvez placer vos vers dans le lombricomposteur. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas du tout grave.
Il vous est possible de vous procurer les vers ICI via notre site grâce à notre partenariat avec la ferme de lombriculture Mr Green since 2019.
Il existe également la possibilité de récupérer gratuitement des vers. Profitez de notre expérience sur comment trouver gratuitement des vers de lombricompost.
La plupart du temps, les lombrics sont encore stressés par leurs nombreux déplacements et changements de température. Ce sont de petits êtres sensibles, après tout. Versez-les donc directement avec leur compost de voyage dans le bac, par-dessus la litière que vous leur avez préparée. Vous les verrez certainement fuir sous terre. Par peur du géant que vous êtes ? Peut-être. Mais surtout parce que les vers sont photosensibles : ils n’apprécient pas la lumière, vous le constaterez à chaque ouverture du couvercle.
Refermez le lombricomposteur et patientez.
Si vous possédez notre modèle de lombricomposteur d’appartement avec 3 ou 4 plateaux, il est normal d’avoir le premier plateau qui semble déjà rempli. Il se tassera naturellement en quelques semaines.
Suite à votre achat de vers, vous aurez peut-être reçus des lombrics de plusieurs espèces. Le plus souvent, des vers de fumier (Eisenia Fetidia) et/ou des vers de Californie (Eisenia Andrei). Ces deux variétés sont adaptées au lombricompostage et se complètent bien, car le ver de fumier préfère les matières en décomposition alors que le ver de Californie privilégie les matières organiques plus fraîches.
Notre partenariat avec la ferme de lombriculture Mr. Green since 2019 vous permettra de vous procurer un lot de 250gr ou 500gr d’Eisenia Fetidia. Nous suggérons 250gr pour nos lombricomposteurs de 1 à 2 pers.
Avec un lombricomposteur de plus grande taille, 500gr deviennent plus adaptés si vous créez plus fortement de biodéchets.
De la patience pour un écosystème réussi
Mieux vaut le savoir : de la patience, il vous en faudra ! Car le lombricompostage est un art qui se pratique lentement, très lentement.
Lorsque l’on entend parler de lombricompostage pour la première fois, on imagine généralement une poubelle remplie de lombrics prêts à dévorer le moindre déchet dès qu’on le place dedans, tel des piranhas dans un film d’horreur.
Il n’en est rien. La première étape – décrite ci-dessus – aboutit à la création d’un biotope. Celui-ci permettra une dégradation accélérée des aliments, qui seront ensuite consommé par les vers.
Habituellement, lorsque l’on évoque les mots moisissure, acarien ou bactérie, c’est généralement pour constater un problème. Cette fois-ci, c’est différent, ils seront vos alliés et indispensables pour la réussite d’un écosystème efficace pour recycler vos biodéchets !
Il n’y a pas de durée précise. Vous comprendrez que vous avez terminé cette étape lorsque vous pourrez mettre vos biodéchets avec moins de vigilance.
L’alimentation
Quel est le menu ?
Le plus souvent, les vers consomment de la matière fraiche (les biodéchets) et de la matière sèche (papier et carton).
Pour faire simple, gardez à l’esprit qu‘il vous faudra placer chaque fois dans le bac autant de matière fraiche que de matière sèche.
Certains déchets sont conseillés, d’autres autorisés avec parcimonie et il y a les interdits.
Ce que vos vers adorent :
- légumes
- fruits
- champignons
- salades
- fleurs fanées
- marc de café et son filtre (10% max par apport)
- sachet de thé ou tisane (sans l’agrafe)
- carton, papier, boite d’oeufs, rouleau de sopalin ou papier toilette
- coquilles d’oeuf broyées
Avec précaution (à ne pratiquer que lorsque vous serez expérimenté) :
- pain
- ail, oignon
- pomme de terre
- végétaux (feuille et tige)
- agrumes
- blanc de poireau
- asperge
- rhubarbe
A éviter absolument :
- restes de repas
- viande
- poisson
- déjections d’animaux
- produits laitiers (fromage, yaourt)
Quand ?
Nous vous conseillons de vérifier que le précédent repas a été entièrement consommé avant d’en verser un autre dans le bac.
99% des problèmes en lombricompostage ont pour cause une suralimentation. Soyez donc prudents à ce sujet, car cela peut être fatal pour vos vers si le problème n’est pas détecté et traité rapidement.
Durant les premiers mois, oubliez – ou presque – votre lombricomposteur. Mieux vaut sous-alimenter vos lombrics que les suralimenter !
Comment ?
Plus votre écosystème est régulé, et moins vous aurez à vous préoccuper du quota de déchets à placer dans le bac.
Voici quelques conseils pour les premiers repas :
- Creusez la terre sur la moitié gauche/droite du bac, en poussant la terre en surplus de l’autre côté
- Placez les biodéchets dans le trou ainsi creusé
- Recouvrez de matière sèche (carton)
- Recouvrez de coquilles d’oeuf (en poudre idéalement)
- Recouvrez le tout avec du compost de l’autre moitié du lombricomposteur
- Enfoncez votre tuteur Greenperium dans le compost à l’endroit où vous avez placé les déchets. Il vous servira de marqueur.
Alternez l’endroit où vous déposez les déchets.
Pourquoi cette démarche ?
Durant les premiers jours de la décomposition, vous constaterez peut-ête que des déchets génèrent beaucoup de chaleur. Les vers éviteront donc ce lieu jusqu’au moment où les détritus deviendront comestibles ! Le fait de placer les détritus sur une moitié laisse ainsi l’autre moitié plus stable en température pour les vers. Il est donc préférable d’alterner les endroits où vous déposez les déchets afin que les vers puissent tranquillement terminer leur précédent repas.
Bon à savoir
- Le compost est lui même reconsommé une dizaine de fois (oui, vous avez bien compris, le ver mange son caca !). Un raffinage naturel qui permet d’obtenir un humus d’une très grande qualité, parfait pour toute nouvelle plantation.
- Vous pouvez partir en vacances sans arrière-pensée. Il faudrait que vous vous absentiez de nombreuses semaines pour que vos vers souffrent du manque de déchets.
- La coquille d’oeuf sert à régulariser le pH de votre lombricompost. Vous pouvez en mettre sans limite. L’idéal est de la broyer avec un mixeur, a minima avec un mortier.
L’aération et le taux d’humidité
La décomposition des matières organiques dans un lombricomposteur se fait en présence d’oxygène (c’est ce qu’on appelle un milieu aérobie). Tout l’écosystème que vous bâtissez a besoin de cet oxygène pour vivre. Sans lui, la décomposition devient anaérobie et n’est pas compatible avec la présence des bactéries, acariens et vers que vous chouchoutez. Ils risqueraient alors de mourir.
Il vous faudra donc vérifier régulièrement – une fois par semaine au début -, que tout va bien.
Aérer le compost avec le râteau de votre lombricomposteur vous permet également de :
- vérifier que vos vers mangent bien ce que vous leur donnez
- contrôler qu’ils bougent et restent vifs
- observer s’ils se reproduisent bien (vous apercevrez peut-être des oeufs)
- détecter et oxygéner des zones trop humides et compactes
- vous prémunir de tout autre problème
Le tuteur aide également si votre compost se colle à votre râteau.
Nous vous conseillons de rincer sommairement le râteau avant de le ranger sous le récupérateur à lombrithé.
Quel taux d’humidité ?
Le taux d’humidité idéal se situe entre 60% et 80%.
Un taux supérieur à 80% reste acceptable. Le risque est cependant plus grand de générer des zones compactes, devenant peu à peu anaérobie, et risquant de mettre en péril l’entièreté de votre lombricomposteur.
Sous les 60%, la sècheresse diminuera votre nombre de bactéries provoquant des difficultés à décomposer les détritus. Cela impactera également la dynamique de vos vers qui préfèreront rester dans leur recoin. Vous risquez également de perdre votre écosystème.
Comment connaitre son taux d’humidité ?
L’hygromètre permet de mesurer le taux d’humidité. Si vous en avez un, essayez !
Par contre, il est connu que les modèles vendus au public ont de forts taux d’erreurs avec des écarts de plus ou moins 10%.
Une technique simple réside à prendre en main du compost pour en former une boulette. En la malaxant du bout des doigts, si celle-ci s’effrite, votre taux d’humidité est trop faible. Si la boulette reste collante et ne se casse pas, votre taux d’humidité est trop fort.
Le gobelet
Il est régulièrement mis en avant que le lombricompostage vous permet de recueillir un jus de compost, le lixiviat. Il provient de la percolation de vos détritus avec l’humidité de votre écosystème. Très riche, il est à utiliser pour l’arrosage de vos plantes en diluant par dix avec de l’eau.
La première chose à savoir est que ce liquide n’apparait qu’au bout de plusieurs semaines ou mois de lombricompostage.
La seconde information à connaitre est qu’il n’est pas idéal d’obtenir du lixiviat car il signifie que votre lombricomposteur est potentiellement trop humide.
La quasi totalité des lombricomposteurs vendus proposent un robinet pour ce jus. Après quelques lectures, vous constaterez aussi que la quasi totalité des utilisateurs conseillent de laisser ouvert ce robinet pour éviter que vos vers se noient dans ce jus. Il faut également éviter que ce jus se cumule jusqu’à remonter au plateau, sous risque de perturber l’écosystème. Pour finir, il sent mauvais en grosse quantité.
Pour toutes ces raisons, nous avons développé un système vous permettant de surveiller l’arrivée de lixiviat par un écoulement direct dans le gobelet verseur. Vous n’avez donc pas besoin d’ouvrir votre lombricomposteur pour surveiller si vos vers se noient car une pente douce dans le récupérateur permet un écoulement naturel vers l’extérieur.
Au bout de plusieurs semaines, vous verrez des vers se promener dans le récupérateur. Pas de problèmes, il a été conçu de sorte qu’ils puissent facilement remonter jusqu’au plateau. Si vous observez cependant un fort cumul de vers, il y a peut-être un problème dans le plateau. Comptez si possible le nombre de vers et comparez le avec un autre comptage 48h après. Si le nombre est à peu près identique, tout va bien. S’il augmente, réitérez l’opération et vérifiez scrupuleusement votre plateau actif.
Il est intéressant de regarder le comportement et le visuel de vos vers. S’ils s’enfuient dans le compost en présence de lumière ou montrent un certain dynamisme, tout va bien.
Si vous détectez que le lombrithé est épais et a du mal à s’évacuer par le bec verseur, utilisez le tuteur Greenperium pour déboucher ce dernier.
Utilisation et entretien
Votre produit a été crée en impression 3D. Il est composé de multiples fines couches de 0,2mm en plastiques biosourcés. Nous vous recommandons de toujours soulever votre produit par le dessous, surtout lorsqu’il est rempli. Le socle comporte des emplacements par lesquels vous pourrez naturellement soulever votre lombricomposteur. Pour soulever uniquement un plateau également rempli, nous vous conseillons de le saisir par sa partie la plus basse.
Certains lombricomposteurs entièrement pleins atteignent plusieurs kilos ce qui peut provoquer des casses si le produit n’est pas correctement respecté.
Si vous souhaitez nettoyer votre lombricomposteur, évitez une eau trop chaude qui risquerait de déformer le produit et les nettoyants trop agressifs qui pourraient faire perdre de l’éclat à la couleur d’origine.
Un dernier conseil, ayez du flair !
Un lombricomposteur doit sentir bon. L’odeur typique est celle de l’humidité lorsque l’on se promène en forêt.
Si à l’inverse, vous détectez une odeur d’ammoniaque, de souffre ou autre, vous devez agir très vite.
Il y a de forte probabilités que vous donniez trop de matières organiques.
Arrêtez les apports et aérer au maximum votre lombricomposteur. Surveillez et agissez vite car en quelques jours, ils vous seraient possible de perdre votre belle petite colonie !
Retrouvez ici la suite de nos conseils pour lombricomposter !